Laurence Devillers
Constatant que les robots, agents conversationnels et « autres poupées humanoïdes » prennent une place grandissante dans la société, Laurence Devillers prévient des pièges cachés par l’apparente humanité de ces machines, capables « d’imiter sans ressentir, de parler sans comprendre et de raisonner sans conscience ». Sans diaboliser une technologie dont l’utilité dans certains domaines (notamment la santé) lui semble indéniable, elle alerte sur les risques inhérents à une soumission servile de l’homme à la machine, et égratigne au passage la contribution de l’IA au maintien de certains stéréotypes (outils serviteurs, donc féminisés par la voix et le choix du prénom…).
Démystifiant la véritable puissance de ces machines que notre fascination nous empêche d’aborder avec le recul nécessaire, elle rappelle que la présence, en arrière-plan, de l’homme nous oblige à affronter la question centrale de la possible manipulation, et de l’enjeu politique qui s’y trouve lié.
Paris, le 10 avril 2020.