Le Conseil a pris connaissance avec grand intérêt des résultats de l’étude conduite par les services du BVP (ancien nom de l’ARPP) sur la production publicitaire 2005 diffusée en presse, affichage et télévision, laquelle a décompté 3035 visuels représentant des personnages issus des minorités visibles.
Il a souligné l’importance de cette étude qui permet, pour la première fois, de prendre une mesure aussi objective que possible de la réalité de la situation en matière publicitaire.
Il s’est ensuite félicité des constats suivants, qui vont dans le sens d’une bonne intégration du phénomène ethnique par la publicité :
- Contrairement à une idée reçue, les minorités visibles ne sont pas absentes du paysage publicitaire,
- Aucune représentation dénigrante, fondée sur l’origine ethnique, n’a été relevée,
- Une proportion non négligeable (20%) des visuels détectés utilisent des minorités visibles de façon indifférenciée, c’est à dire dans des situations où des personnages de type occidental auraient aussi bien pu être représentés.
Néanmoins, il a souligné deux éléments qui lui semblent préoccupants :
- La sur-représentation des minorités visibles dans les secteurs du sport et de la musique risque, par effet d’accumulation, d’ancrer un stéréotype, non pas dégradant mais réducteur, pour ces populations ;
- la faible présence de minorités visibles dans les autres supports que la télévision (presse et affichage) témoigne d’une insuffisante prise en compte de ces publics.
En conclusion, dans un contexte où la société française elle-même peine à intégrer ses communautés, le Conseil a insisté sur la responsabilité sociale de la publicité dans le processus d’évolution des mentalités. Il a suggéré que les annonceurs opérant dans des secteurs de grande consommation, à fort effet d’entraînement donc, s’engagent plus résolument dans la voie d’une meilleure représentation des minorités ethniques.
Avis du conseil de l’Ethique Publicitaire, le 25 avril publié en 2006