La diversité linguistique, composante et garantie de la diversité culturelle dans la publicité et la communication.

3 démarches complémentaires et 15 idées du CEP.

 

L'actualité du CEP

A l’occasion de la Semaine de la langue française et de la Francophonie 2023, le Conseil de l’Ethique Publicitaire a adopté le 17 mars 2023 un avis sur la diversité linguistique, culturelle et la publicité.

La société actuelle est préoccupée par la préservation de nombreuses diversités, parmi lesquelles la biodiversité se trouve être la plus médiatisée. Dans le même temps, on observe certains appauvrissements dont on parle moins, en particulier dans le domaine linguistique puisque le monde se trouve confronté à la menace de disparition de plusieurs milliers de langues dont le corollaire est la disparition des cultures.

Parce que défendre le français, c’est reconnaître la légitimité des autres langues, le Conseil de l’Ethique Publicitaire profite de la Semaine de langue française et de la Francophonie (organisée du 18 au 26 mars 2023) pour publier son 37ème avis : “diversité linguistique, culturelle et publicité”.

La question de la publicité y est abordée au travers de ses messages et discours. C’est en particulier l’utilisation de l’anglais tel qu’il est pratiqué dans les publicités et la communication qui est questionnée. On rappelle que « deux tiers des Français considèrent que l’emploi de l’anglais dans les publicités gêne au moins de temps en temps leur compréhension des messages, voire gêne souvent » [1] [1].

Cet avis débouche sur 3 démarches complémentaires à entreprendre

Sensibiliser la filière professionnelle de la publicité à l’intérêt de contribuer à la diversité de la langue française et de valoriser sa capacité à exprimer les concepts : les publicitaires, les agences, leurs clients annonceurs, les médias, mais aussi des dirigeants d’entreprises, sans oublier les responsables des écoles de commerce, de communication et de publicité. Impliquer tous les niveaux de la société : l’Etat, les élites jusqu’aux universités et écoles. Mobiliser les consommateurs.

Et 15 idées :

  1. Créer un concours entre agences de publicité sous forme de « matchs d’improvisation » sur le thème de la chasse aux anglicismes. Ces matchs pourraient avoir lieu en introduction des grands prix de la profession dont l’ARPP est partenaire.
  2. Créer un recensement « Les Précieuses Ridicules », qui insiste sur le ridicule de certains slogans en anglais.
  3. Traiter les travers et excès par l’humour en décernant un prix ou un label à la phrase/l’expression/le slogan le plus inepte.
  4. Traduire systématiquement la raison d’être des entreprises et les plateformes de marques, plutôt que les laisser en anglais.
  5. Proposer aux agences une démarche proactive #NePasCéderALaFacilité, en faveur de l’usage de la langue française et de la limitation des anglicismes inutiles à chaque fois qu’elles travaillent un nouveau sujet.
  6. Créer dans les agences de publicité et de communication des ateliers participatifs sur les conséquences de la perte de diversité linguistique et culturelle.
  7. Instaurer une journée sans globish pour inciter à chasser les anglicismes, en partenariat avec les organisations représentant la profession.
  8. Alerter les dirigeants et les élèves en écoles commerciales, de communication, de publicité sur les excès de l’anglicisation, la loi Toubon et les outils à leur disposition (FranceTerme, Dictionnaire des francophones, dictionnaire de l’Académie des Sciences Commerciales…).
  9. Faire de la diversité culturelle et du respect du français un axe des politiques RSE de l’entreprise, objet d’engagements concertés et d’un suivi régulier.
  10. Redonner le désir du « bon usage » du français à travers des campagnes publiques d’intérêt général.
  11. Trouver la façon dont les traductions de publicités pourraient être réellement lisibles et audibles afin de ne pas exclure les non et malvoyants.
  12. Inciter le public à écrire aux marques « Stop, je n’ai pas compris » et utiliser le mot-dièse #stopjenaipascompris quand elles utilisent de l’anglais ou des anglicismes.
  13. Relancer le festival « Mondial de la Pub des pays francophones » et repérer les néologismes intéressants qui sont utilisés par les francophones non-français.
  14. Valoriser le travail des traducteurs et interprètes dans la conception et la production des campagnes de communication notamment politique et culturelle.
  15. Valoriser ce qui va bien – un des meilleurs exemples étant la musique urbaine, avec Stromaé, Orelsan, Oxmo Puccino, la Rumeur qui apportent beaucoup à la langue française – et encourager l’Académie Française à faire un rapport sur les enrichissements de la langue française dus au rap.

Cet avis élargit le point de vue strictement français pour aborder celui de l’ensemble des pays européens, ainsi que celui de la Francosphère.

Cet avis est publié sur le site du Conseil de l’Ethique Publicitaire (www.cep-pub.org) et fera l’objet d’un septième “Cahier du Conseil de l’Ethique Publicitaire”. Comme d’habitude, il sera précédé d’une tribune libre de Dominique Wolton (Directeur de recherche au CNRS, fondateur et directeur de la Revue internationale Hermès et Président du Conseil de l’Ethique Publicitaire), prenant en compte ses recherches sur la diversité culturelle depuis 20 ans.

Consultez l’avis du CEP Diversité linguistique, culturelle et publicité

Contact presse : ARPP – +33 (0)1 40 15 15 26 – www.arpp.org/contact/


Paris, le 22 mars 2023.